Le barrage du Chambon est un ouvrage, en béton cyclopéen dépourvu d’armatures (sauf couronnement et trottoirs), construit entre 1930 et 1935, de type barrage poids. Il mesure 90 ml de haut pour une longueur totale, au niveau du couronnement de 293 ml.
Le parement amont est vertical et présente un fruit de 5% en zone courante. Le parement aval est quant à lui vertical sur les 5 ml supérieurs puis s’incline pour présenter un fruit de 70% à 75%. La pente se redresse à 23% en partie basse.
Atteint d’une pathologie d’alcali-réaction, l’ouvrage du Chambon est soumis à un taux important de gonflement du béton (déformations maximales de l’ordre de 50 μm/m/an observées dans la direction verticale).
Ce phénomène est à l’origine des principaux désordres recensés sur l’ouvrage tels que la fissuration longitudinale de la partie haute du barrage et la dégradation du parement aval.
Les travaux à exécuter ont pour objet le con-fortement structurel du barrage suite au gonflement et à la fissuration des bétons.
L’objectif étant de préserver le monolithisme de l’ouvrage en cas de séisme et d’éviter la projection de blocs. Le principe du con-fortement repose sur la mise en place de tirants traversant amont/aval précontraint complétés au niveau amont par la mise en place d’un « filet » constitué d’un maillage de bandes de carbone, destiné à retenir en cas de séisme des éléments plus petits non directement retenus par les tirants.
La répartition de l’effort sismique surfacique entre les bandes en tissu de fibres de carbone diagonales, verticales, et horizontales est effectuée de la façon suivante : les zones entre les bandes forment des triangles, et le découpage suit leur barycentre.
Le chargement n’est donc pas uniforme mais triangulaire par morceaux. Une bande se déforme en chainette sous la poussée sismique d’un bloc de parement. Chaque bande a été étudiée individuellement, et modélisée à l’aide du logiciel Pythagore comme un élément de câble sans rigidité de flexion, discrétisé en 18 sous-éléments de longueur courante proche de 20 cm. L’effet du séisme seul, ou du séisme cumulé à un gonflement du béton sont analysés en grand-déplacement.